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ARCHEA

Musée de Louvres

Une architecture contemporaine signée par Bruno Pantz…

 

Au cœur d’un environnement médiéval : l’église Saint-Justin et la Tour Saint-Rieul en ligne de mire, où se trouvait d’ailleurs, depuis 1979, l’ancien musée intercommunal d’histoire et d’archéologie, fondé par le Groupe de recherche historique et archéologique de Louvres-en-Parisis (GRHALP).

 

… Dans les profondeurs du sous-sol : des traces de la présence humaine remontant jusqu’à moins 200.000 ans…

 

Ce qui est formidable avec l’Histoire, c’est que, par définition, le récit ne s’arrête jamais… Mais que ce récit s’enrichit constamment et se renouvelle, au fur et à mesure que se perfectionnent les outils…

 

Depuis son ouverture en 2010, le Musée ARCHEA fait preuve d’originalité dans le choix de ses thématiques et de ses approches. Avec des expositions temporaires ludiques et pédagogiques : « Ripailles et rogatons » ou les plaisirs de la table au Moyen-Âge de 2011 à 2012, suivie de « Silence, on fouille » : l’archéologie entre science et fiction, à travers le cinéma, la bande-dessinée, la télévision, le roman …

 

Et à présent, depuis le 18 avril…

 

« Sous les meules, le grain. Nourrir la ville de l’antiquité à nos jours »

 

Une exposition qui s’articule en quatre grandes parties, et qui nous montre comment le berceau des « Parisii » devint le Grenier de la France dès l’époque gallo-romaine.

 

Ceci, grâce à une fertilité naturelle des sols, et à certaines particularités géologiques qui contribuèrent aux débuts de l’agriculture et à son essor.

VEILLER AU GRAIN

 

Que cultivaient les Gaulois ? On le sait grâce aux fouilles, et aux études carpologiques qui permirent d’identifier les restes des végétaux carbonisés ou fossilisés: blé, orge, amidonnier, millet, épeautre, avoine… Pas encore le seigle considéré en ce temps là comme une mauvaise herbe.

 

Comment glanait-on ? Avec des outils spécifiques, adaptés à chaque céréale.

 

Et pour conserver ? Les Gaulois enfouissaient d’énormes jarres au col allongé dans le sol. Et les gaz émis par ces mêmes céréales constituaient une nappe protectrice…

 

Le procédé, bien qu’ ingénieux ne valait toutefois que pour une agriculture communautaire et locale…

 

DE ROME A ARNOUVILLE

 

Ce furent donc les romains qui innovèrent… Avec le grenier, la boulangerie (le gaulois ne consommaient que des bouillies et galettes), la pâtisserie… Et le moulin, dit de type Pompéi, plus perfectionné que les meules va et vient apparues au néolithique (la meule mobile, manuelle écrase le grain sur la meule dormante en pierre grenue).

 

Et même que la meule rotative (le catillus mobile est mis en rotation sur la meta qui reste fixe)…

 

Dans le contexte de développement économique, que connut à deux reprises le nord de la Gaule (une première fois lié à un essor démographique considérable vers -250 ; une deuxième fois, sur la période comprise entre les 1er et 4e siècles…), ce nouveau Moulin à traction animale (mentionné vers 160 par Caton dans son Traité « De Agricultura ») et que l’on vit dès lors apparaître dans les sites urbains ( Amiens,Tours, Limoges, Paris, Meaux, Reims…) devenait l’instrument indispensable à une agriculture intensive et par voie de conséquence à sa commercialisation.

 

Toutefois, dès le 3e siècle avant J-C on comprit que la monoculture tendait à épuiser les sols. Après l’avoir observé, on revint donc à des pratiques d’alternance froment/épeautre, mais aussi de rotation avec des légumineuses pour remédier au problème de l’azote.

 

LE GRAIN SOUS LE GRES

Une activité artisanale en deux volets accompagne le développement agraire : d’abord l’extraction du Grès de Fosse sur le versant nord de la Vallée de l’Ysieux (Luzarches, Bellefontaine, Fosses), puis la taille et le façonnage de ces énormes blocs résultant de la cimentation naturelle des sables. Un travail considérable, soigné, méticuleux et sans aucun doute très « physique ». Comme on peut le voir dans cette partie intitulée « Du Grès à moudre » où sont exposés des ébauches de meules en grès, des outils archéologiques et ethnographiques (pic têtu, pointerolle, ciseau, broche…).

 

COMME DANS UN MOULIN

On ne saurait parler de grain à moudre, de farine et de pain sans évoquer la figure du meunier. Qui commence à faire parler de lui bien longtemps après son âne (Caton mentionne déjà le rôle de l’animal dans son Traité), puisqu’il n’entre en scène qu’avec les premiers moulins hydrauliques et moulins à vent…. Ensuite leur importance ne va cesser de croître… Des moulins à vent se répandront dans toute l’Île de France, dès le 12e s. Des moulins à eau dans Paris même et sa région (Etampes, Provins, Pontoise); dès le 15e s. (une soixantaine sur la Seine et une dizaine sur la Bièvre). Soit 2000 au total, au 18e s.

 

Le meunier devient donc un personnage social incontournable, mais souvent controversé et partant de là, très rapidement, un héros de fictions populaires (fables, contes, adages, imagerie d’Epinal…)

 

En tant que corps intermédiaire, indépendant, et qui peut jouer parfois sur le cours des farines, il a réussi à cristalliser toutes les envies, les peurs, les inimitiés des différentes couches de la société. Son moulin est tantôt le centre stratégique de la vie communautaire à l’égal de la fontaine ou du lavoir. Tantôt un lieu tenu à l’écart où il est facile de pratiquer des commerces illicites en tous genres.

 

Quand les enfants fredonnent « Meunier tu dors… » (une chanson du 18e s.), ils ignorent que sous les paroles innocentes et les prédictions météorologiques ( « voici l’orage, le ciel est noir, il va bientôt pleuvoir… » c’ est la vindicte populaire qui gronde…

 

Si ce bon peuple avait revisité ses classiques, le cours des choses en eut-il été changé ?

 

En effet, dans « Le Meunier,son Fils et L’âne » de Jean de La Fontaine, on découvre que quoiqu’il fasse « … est bien fou du cerveau Qui prétend contenter tout le monde et son père. »

 

ARCHEA, une visite que l’on peut inscrire sur un parcours plus ou moins large ( le Val d’Oise et ses coins de nature préservée, le PNR du Vexin français, le Château d’Ecouen, le Pavillon chinois de L’Isle adam, la Roche Guyon …).

 

Ou la seule commune de Louvres : Eglise Saint-Justin, Tour Saint-Rieul, Ferme de la rue aux Blés et de la rue du Milton (inscrite Monument historique par arrêté du 17/10/2000), encore en activité à ce jour, Porte de l’ancien Hôtel-dieu, 26 rue de Paris (classée Monument historique par arrêté du 12/08/1924), Maison Sainte-Beuve, 82 rue de Paris (sans lien avec l’écrivain), cimetière et ses quelques sépultures insolites, Fontaine publique de la Place Vitelle, rue du Milton et son pavage ancien, ses bornes chasse-roue, ses vieux murs, l’abreuvoir de la rue de Paris, la Croix Saint-Justin, le site de fouilles archéologiques du Château d’Orville…

 

« Sous les meules, le grain… », du 18 avril 2013 au 19 janvier 2014. Commissaire de l’exposition et directrice du musée : Antoinette Hubert.

 

ARCHEA
56, rue de Paris
95380 Louvres.

www.ville-louvres.fr

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