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AKJABOR

Un indien dans la serre

Les Grandes Serres du Jardin des plantes accueillaient un hôte exceptionnel ce lundi 5 décembre à 13h30, et les petits parisiens de CM2 venus à sa rencontre, n’ont pas raté le rendez-vous. Très demandeurs et très attentifs, ils ont posé toutes leurs questions à Akjabor, un des leaders du peuple amazonien Kayapo, qui vit à Moikarakô : à 1/2h de Sao Felix en monomoteur et à 2 jours de bateau pendant la saison des pluies. L’anthropologue Pascale de Robert (IRD) traduisait …

 

Un premier anniversaire tout en couleurs puisqu’il s’agissait de fêter les 1 an de LA GALERIE DES ENFANTS du Museum, pour l’ouverture de laquelle les Kayapo ont prêté beaucoup d’objets : arcs,parures en plumes, bracelets en perles de verre, destinés aux rituels, et que les femmes mettent des heures à composer.

 

A cette occasion, Akjabor a fait découvrir aux enfants les principes et techniques de la peinture corporelle « mebengokre », qui reproduit sous forme de dessins géométriques des motifs inspirés par les ocelles du jaguar, les losanges de la tortue, les stries du tatou… Aussi codifié que leur art plumaire, ce corpus pictural confectionné à partir de charbon d’écorces et de pigments naturels comme le roucou, contient un vaste ensemble de significations qui distingue les sexes, les relations sociales, les situations…

 

Après avoir admiré les peintures qui figurent actuellement sur le torse d’Akjabor, les enfants se sont exercés à la pratique, sur de grandes feuilles de papier. Un voyage initiatique dans l’ambiance déjà si souvent exotique du Museum d’Histoire Naturelle. Les kilomètres- la seule chose qui nous sépare des kayapo –se sont perdus dans la brume tropicale…

 

Comment se déroule la journée-type d’un enfant Kayapo vivant à Moikarako, au bord du riozinho, au sud de l’Etat du Para et au nord de celui du Mato Grosso ?

 

Grâce au témoignage de Pascale de Robert recueilli par Isabelle Calabre (auteur notamment de « Découvrir Paris est un Jeu d’enfant »,2007), nous savons qu’il se lève avec le soleil, aux côtés de ses cousins germains qu’il considère comme ses frères. Car toutes les générations vivent sous le même toit, de même que les maisons se regroupent en rectangle ou en cercle pour souligner l’unité. Cela n’empêche pas une certaine liberté :jeux en pleine nature, pas d’heures fixes pour les repas, Le soir,tout le monde se retrouve devant la télé si le générateur d’électricité fonctionne. Sinon, on chante, on danse, on écoute les histoires des anciens… Ensuite, des groupes se reforment pour aller dormir dans les hamacs.

 

A l’école, garçons et filles, étudient, séparément, les matières enseignées partout ailleurs, même s’il y a un peu moins de livres et si le savoir y est dispensé dans les deux langues (portugais et mebengokre). Mais l’école de la vie y est primordiale.

 

http://www.galeriedesenfants.fr/

 

A droite d’Akjabor (à gauche sur la photo), Pascale de Robert, chargée de recherche à l’IRD (unité mixte PALOC), conseillère scientifique et médiatrice avec les Kayapo.

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