En 2008, Nicolas Sarkozy a confié à dix cabinets d’architectes, dont six français, le soin de réfléchir à La Métropole de L’Après Kyoto. Co piloté par L’Etat, la Région, les Maires d’Ile de France, assisté de 23 spécialistes réunis autour de l’architecte Paul Chemetov et du géographe Michel Lussault, ce programme de réflexion a abouti à dix premières propositions, révélées à la presse le 12 mars.
Après un débat public organisé au Théâtre de Chaillot, le 17 mars, les projets seront exposés à partir du 29 avril à la Cité de L’ Architecture et du Patrimoine .
Comme l’intitulé le laisse prévoir les dix projets prennent en compte les impératifs écologiques et environnementaux. Mais tous n’en ont pas forcément la même vision.
Ainsi Jean Nouvel verrait bien des tours au cœur de Paris. Christian de Portzamparc commence par moderniser les transports, avec une gare nodale européenne de TGV à Aubervilliers qui supplanterait les Gares du Nord et de L’Est. Tandis qu’Antoine Grumbach trace un axe Paris-Rouen-Le Havre rapprochant la mer à une heure de la capitale.
L’équipe hollandaise de Willy Maas ne dévoile pas tout.
Pour l’anglais Sir Richard Rogers, co-auteur du Centre Georges Pompidou avec Renzo Piano, et auteur en 2007 du livre pro environnemental Des villes pour une petite planète, la densification de la ville est plus propice aux économies et l’esthétique est indispensable au moral.
L’équipe de Finn Geipel veut une Ville Douce et conviviale. Et cette « douceur » se retrouve dans la démarche de Djamel Klouche et de l’équipe milanaise Studio 09 (Bernardo Secchi et Paola Vigano), les premiers parce qu’ils entendent faire remonter l’information des réalités du terrain à la planche à dessin, les seconds parce qu’ils imaginent une série de scenarii en anticipation des contestations ou obstacles.
Les projets qui s’annoncent d’emblée comme les plus verts sont ceux de Roland Castro et d’Yves Lion.
Pour le premier, la Métropole, Mère des Villes, doit concilier le développement économique, l’équité sociale, les qualités environnementales, la poésie urbaine et le baroquisme. Imposer son image de Ville unique excluant des modèles trop calibrés et répétitifs (écoquartiers). Le visuel de son projet montre en effet un Paris voluptueux, très vert.
Yves Lion, enfin, concentre son attention sur les espaces boisés. Il s’agit de régénérer les sols forestiers pour obtenir dans une quinzaine d’années une « forêt active », produisant du bois, de chauffage et de construction, avec une surface accrue- vingt fois Paris (100 à 200 000 hectares ) – et deux « Central Parks » à Vincennes et à La Courneuve. Des agroparcs rapprocheraient la production de la consommation. Concevoir autrement ce qu’on a sous les yeux et la main, cela peut être extraordinaire. Compte tenu des perturbations climatiques, pour Yves Lion, il y a urgence.
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